CHAPITRE
Plan
1Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ?
A) La socialisation est un processus d’incorporation des normes et des valeurs
- la socialisation : un processus d’intériorisation des normes et des valeurs d’un groupe ou d’une société qui permet à chacun de s’y intégrer
- les normes (se saluer, remercier, ne pas mentir, être à l’heure, etc.) sont des règles de comportements découlant des valeurs (politesse, honnêteté, respect d’autrui, etc.) en vigueur dans le ou les groupes auxquels appartient l’individu
- deux mécanismes d’incorporation :
- l’imprégnation (transmission implicite) essentiellement par imitation et interaction
- l’inculcation (transmission explicite c’est-à-dire par conditionnement)
- le respect et le non-respect de ces normes entraînent des sanctions positives ou négatives (soit l'acquiescement, soit la réprobation), formelles ou informelles, de la part des individus ou des groupes auxquels l’individu appartient
- on distingue la socialisation primaire et la socialisation secondaire :
- la socialisation primaire : a lieu durant l’enfance, s’effectue dans le cadre de la famille et l’école pour l’essentiel
- la socialisation secondaire : prolongement temporel de la première socialisation, l’individu est plus autonome
B) Plusieurs instances participent à cette incorporation
- transmission des valeurs et des normes par des instances de socialisation, qui participent à l’apprentissage des rapports et rôles sociaux (comportements attendus d’un individu en fonction de sa position sociale)
- on distingue plusieurs instances :
- la famille et l’école
- le groupe de pairs, c’est-à-dire les personnes qui occupent la même position que l’individu. Ex. : amis, association, club, etc.
- le travail
- dans une certaine mesure, les médias
- Halbwachs : l’individu est ainsi « plongé en même temps et successivement dans plusieurs groupes »
C) La socialisation est un processus différentiel
- les individus sont socialisés au sein de différents groupes sociaux
- l’individu acquiert des dispositions (habitus) qui engendrent des pratiques et définissent une position sociale au sein de la société
- le milieu social ou la catégorie sociale auquel appartient l’individu ne valorisent pas toujours les mêmes normes sociales. Ex. : les manières de table ou plus généralement les pratiques culturelles
- les différences « naturelles », telle que la construction sociale du sexe, sont « colorées » par les groupes sociaux auxquels appartient l’individu : les activités des garçons et des filles sont valorisées différemment par les instances de socialisation. Ex. : les cadeaux, les habits diffèrent
Transition : au cours de la socialisation, l’individu acquiert des rôles qui vont lui permettre de s’exprimer en société. Ces rôles sont constitutifs de son identité sociale. La socialisation est un processus continu, elle n’est jamais achevée. Il faut donc comprendre la socialisation à travers le cycle de vie. Certaines instances deviennent moins prédominantes (l’école), ou se transforment (la famille) ; d’autres interviennent plus tard (le monde professionnel).
2De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou rupture ?
A) Un prolongement - renforcement des codes acquis
- avec la socialisation secondaire, l’adulte est confronté à d’autres groupes sociaux :
- socialisation professionnelle : univers et codes professionnels
- socialisation conjugale : le partenaire, les enfants, etc.
- socialisation par les groupes ou les groupements : réseau associatif ou amical
- intégrer un groupe social peut être l’apprentissage de nouvelles normes et valeurs
- la socialisation anticipatrice permet à l’individu de mieux intégrer le groupe qu’il désire (groupe de référence). Ex : l’intégration à un groupe de métier peut avoir été préparée par des stages ; la rencontre avec un(e) partenaire est le prolongement de sa socialisation (homogamie sociale)
- avec la socialisation secondaire, l’adulte est confronté à d’autres groupes sociaux :
B) Une transformation ou une conversion de l’identité sociale
- la vie conjugale s’apparente à une nouvelle socialisation :
- mise en commun de normes : faire la vaisselle, faire le ménage, ne pas tromper son conjoint, etc.
- mise en commun de valeurs : propreté, fidélité, etc.
- exécution de nouveaux rôles : partenaire, parent, etc.
- l’accès au monde du travail amène l’individu à acquérir des normes et des valeurs propres à son groupe professionnel ou avec les autres groupes sociaux. Ex. : manière de s’habiller, de parler et de se tenir
- la migration ou le fait de vivre dans un autre milieu peut amener l’individu à modifier ses valeurs ou ses normes. Ex. : la vie à l’étranger peut être en contradiction avec les normes du groupe d’appartenance : les manières de vivre (cracher par terre), de manger (avec des baguettes ou avec les mains), de travailler incitent l’individu à s’initier à de nouvelles règles
Bilan : la socialisation secondaire peut renforcer le processus entamé durant la socialisation primaire en ancrant les normes et les valeurs. Elle peut aussi être l’occasion d’une transformation ou d’une conversion de l’identité sociale de l’individu. L’identité sociale est donc le produit de la socialisation.- la vie conjugale s’apparente à une nouvelle socialisation :
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