dans un sens général, le marché désigne un lieu réel ou virtuel où se confrontent une offre et une demande de produits, le prix étant un régulateur des échanges ; ainsi les prix permettent une allocation (répartition) des ressources
par sa taille (du local au mondial), par la nature des échanges (B/S, travail, capitaux), par ses formes (d’une foire agricole à l’Internet), etc. le marché revêt des formes très différentes
les institutions marchandes reposent sur :
des normes juridiques comme les droits de propriété, y compris intellectuelle, en offrant la possibilité à un agent d’utiliser un produit à sa guise (un individu ne pouvant vendre que ce qui lui appartient légalement) ; le contrat sécurise l’échange (par les droits et obligations des parties)
des autorités de régulation veillant au fonctionnement régulier des différents marchés (Autorité de régulation des télécommunications, Autorité de la concurrence, etc.)
des « règles du jeu » pouvant être formelles (loi/contrat, enchères) comme informelles fondées sur la confiance (une convention/accord est alors établie) et qui encadrent le marché
B) Les limites de l’échange marchand
certaines activités sont illégales (contraires à la loi, comme le marché noir) et/ou illicites (ex. : trafic d’organes), cependant des logiques de marchandisation (éducation, santé, etc.) se développent
nombreuses autres formes d’échanges : prestations sociales, dons, économie domestique, etc.
2Le fonctionnement des marchés
A) Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?
le modèle de la concurrence pure et parfaite (CPP) :
5 conditions dont l’atomicité qui fait que les agents – par leur très grand nombre – ne peuvent influencer le prix, qui s’impose à eux : ils sont price-takers (preneurs de prix) ; les autres conditions sont la mobilité, la transparence, l’homogénéité, la libre entrée et sortie
compte tenu de chocs (ex. : une catastrophe climatique, une innovation technologique majeure), les courbes d’O et de D se déplacent, vers la droite ou la gauche, permettant d’atteindre un nouvel équilibre (autorégulation)
les agents sont rationnels et cherchent à maximiser leur satisfaction sous contraintes
la formation d’un équilibre :
la demandeagrégée (D) est une fonction décroissante du prix :
les principaux déterminants : prix relatifs, substituabilité ou non des produits, revenu disponible, goûts
Ex. : l’augmentation du prix du tabac devrait se traduire par une baisse de sa consommation
l’offreagrégée (O) est une fonction croissante du prix :
les principaux déterminants : prix des facteurs de production, niveau du progrès technique
Ex. : la hausse du prix du melon dans le Vaucluse devrait se traduire par une hausse des quantités offertes
la confrontation de l'offre et de la demande conduit par tâtonnement à un point d'équilibre, d'où découlent le prix d'équilibre et la quantité d'équilibre. Cf. graphique « Cobweb »
avantages de l’équilibre en CPP :
si le prix est fixé au-dessus ou en dessous du prix d’équilibre, par exemple du fait de l’intervention de la puissance publique, apparaît un rationnement de la demande (acheter une baguette de pain coûte trop cher) ou de l’offre (le boulanger n’arrive pas à écouler sa production de baguettes). Cf. graphique
à l’équilibre concurrentiel : allocationoptimaledes ressources qui maximise le bien-être économique (addition des surplus du producteur et du consommateur). Chaque agent profite du gain à l’échange.
B) Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?
les structures de marché : la CPP est un modèle ; en réalité, dans de nombreux domaines, l’atomicité est réduite, le nombre d’offreurs restreint :
monopole : un seul offreur. Ex. : dans l’énergie nucléaire
oligopole : quelques offreurs. Ex. : les constructeurs automobiles significatifs
les offreurs développent des politiques visant à accroître leur pouvoir de marché (leur capacité à influencer le prix, et donc à devenir price-maker, faiseurs de prix) :
formes coopératives d’entente ou cartels : accord sur les prix et les quantités
différenciation des produits pour fidéliser les acheteurs grâce à une compétitivité hors prix (image de marque, qualité du service après-vente, innovations, publicité) réfutant l’hypothèse d’homogénéité du produit ; la concurrence peut alors être monopolistique
intervention des pouvoirs publics, à l’échelle nationale comme européenne, pour réglementer/réguler le marché (ex. : face aux abus de position dominante)
3Principales défaillances du marché et solutions envisageables
A) Les asymétries d’information
remise en cause de la transparence car l’information est imparfaite du fait de sa complexité, son coût d’accès ou d’une volonté délibérée de l’un des acteurs : on peut être démuni face à un médecin ou à un vendeur de véhicules d’occasion
acheteurs comme vendeurs risquent de se retirer du marché (sélection adverse)
modification du comportement d’agents ne pouvant pas intégrer les conséquences de leurs choix (prise de risque excessive ; aléa moral)
B) Les externalités
non prise en compte par le marché des conséquences, négatives ou positives, de l’action d’un agent sur un (des) autre(s) : pollution, dépenses d’éducation
incapacité des agents à intégrer ces externalités dans des calculs rationnels
C) Les biens collectifs
la consommation d’une unité d’un produit (le plus souvent un service) n’empêche pas sa consommation par un autre individu (groupe d’individus) : principe de non-rivalité
principe de non-exclusivité lorsqu’il n’est pas possible d’exclure un consommateur. Ex. : éclairage public
risques de comportement de « passager clandestin » qui ne prend pas part au financement du bien collectif mais qui en profite
D) Face aux défaillances du marché…
la nécessaire intervention des pouvoirs publics :
face à la carence du secteur privé, nécessité de financements publics. Ex. : construction d’un phare
obligation pour les offreurs de diffuser l’information. Ex. : traçabilité de la viande
favoriser et surveiller l’information diffusée par la publicité, les magazines
politique de taxes/subventions : il s’agit d’internaliser les externalités dans le calcul économique
une modification du comportement des offreurs :
labellisation pour orienter les choix des consommateurs
mise à disposition de comparateurs de prix, chartes de « bonne conduite »