au sens restreint, une pièce divertissante représentant des personnages de moyenne et basse condition
naissance de la comédie à Athènes au VIe siècle av. J.-C. : aurait pour origine le « cômos », une procession en l’honneur de Dionysos où des personnages déguisés se moquaient de la foule ; apogée au Ve siècle av. J.-C. avec Aristophane
sa forme théâtrale s’élabore en concurrence avec la tragédie, considérée comme plus noble
auteurs grecs : Aristophane, Ménandre
auteurs latins : Plaute et Térence
B) La farce
la farce est une forme de spectacle comique, datant du Moyen-Âge : théâtre de foire qui met en scène des pièces sur de simples tréteaux
la commedia dell’arte, genre théâtral italien qui a largement influencé le théâtre français. Elle est fondée sur :
l'improvisation
le jeu des masques
le conflit amoureux et la tromperie
la présence de personnages-types (Arlequin, Pantalone) identifiables à leurs masques et costumes
C) La comédie, un genre « bas »
un genre très peu traité de la part des théoriciens
des pièces divisées en actes et scènes, autour d’une intrigue amoureuse, et traitant souvent de la question du mariage
respect des règles des unités et de vraisemblance
développement de la comédie classique en France à partir de 1630 avec Corneille. Caractéristiques :
opposition à la tragédie et à la farce
pièce en 5 actes et en vers
registre « moyen » (ni élevé, ni grossier)
met en scène des personnages de la bourgeoisie ou de la petite noblesse
l’intrigue repose sur une contrariété amoureuse dont le dénouement est forcément heureux (mariage)
registre comique vaste : comique de situation, de mœurs, de caractère, de mots
formes littéraires du comique variées : l’humour, le burlesque, la parodie, la satire, l’ironie, etc.
2La comédie classique : Molière
A) La dignité du comique et du rire chez Molière
le rire, instrument de plaisir et arme critique au service d’une satire sociale : la comédie comme « miroir » de la vie quotidienne
peindre les hommes « d’après nature » et « corriger les mœurs par le rire » (Castigat ridendo mores), par la représentation des vices : chez Molière, médecins, gens de justice, faux dévôts font l’objet d’attaques constantes
surmonter ses angoisses en abordant des thèmes comme la maladie, la mort, l’obsession : en riant, le spectateur met ces inquiétudes à distance
idéal de modération et de mesure lié à un bon sens raisonnable ; idéal de l’honnête homme
repose sur :
les contradictions internes des personnages
le langage à double sens
les quiproquos
B) Du théâtre de divertissement...
les premières pièces de Molière sont des farces (La Jalousie du barbouillé en 1646, Le Médecin volant en 1647)
reprise des procédés de la farce dans ses comédies de mœurs, d’intrigue, ou grandes comédies :
coups de bâton, soupirs, personnages cachés sous la table
thèmes du mariage et de l’adultère, opposition entre un vieillard et des jeunes gens
personnages de valets, servantes, médecins, pédants
répétition mécanique des gestes et des mots
chez Molière, la farce, divertissante, dévoile les êtres, leurs défauts, leurs ridicules, leurs obsessions
C) ... à la grande comédie
Molière veut élever la comédie à la dignité de la tragédie : en 1662, L’École des femmes inaugure la grande création moliéresque, la « grande comédie »
cadre de la farce dépassé, refus de la simplification (problèmes sociaux, vérité psychologique, questions morales, questions idéologiques liées au combat de Molière contre les « ridicules » de son temps)
instruire et plaire : un comique subtil, sérieux, qui fait réfléchir tout en faisant rire
complexité des personnages et recherche de la sincérité
Le Misanthrope, Tartuffe, Don Juan sont des grandes comédies moliéresques