Analyse du sujet
Tu ne dois pas confondre ce sujet avec des questions telles que « L’État est-il bénéfique ? » ou « Avons-nous besoin d’une autorité politique ? » : la restriction « que par intérêt » est ici capitale, puisqu’elle implique que l’existence d’un intérêt ne fait aucun doute.
La notion d’intérêt est à la fois précise et large : elle renvoie au bénéfice, au bienfait. Elle est donc à la fois proche et différente du besoin, car elle le dépasse. Elle se distingue du désintéressement, qu’on peut rapprocher de l’altruisme.

Piste de problématisation
Ta problématisation ne devra donc pas se demander si l’homme est capable de renoncer entièrement à son intérêt : le sujet implique qu’il y ait de l’intérêt à vivre en société. On peut néanmoins construire un problème en se demandant si cet intérêt suffit à lui seul à alimenter une vie en société : la vie sociale ne se construit-elle que sur le jeu des intérêts individuels ? Que serait une telle société ? Peut-on seulement l’imaginer ? La question du lien entre intérêt individuel et intérêt collectif devra également être posée : sont-ils contradictoires ? complémentaires ? identiques à différentes échelles ?

Analyse du sujet
La question est déconcertante parce qu’elle paraît triviale : il semble évident que la société ne puisse pas être composée d’autre chose que d’individus. La première difficulté est donc de voir où se situe le problème, et de ne pas se lancer dans une réflexion non problématisée sur l’état de nature.
Ce sujet a pour but de te faire réfléchir au statut de l’individu par rapport à l’ensemble qui constitue la société : si la société est « composée » d’individus, cela signifie donc que les individus peuvent lui préexister, qu’ils ont « individuellement » décidé ou produit le groupe social auquel ils appartiennent. Les individus n’ont donc pas besoin d’être en société pour exister comme tels.

Piste de problématisation
Pour formuler la problématique, tu devras donc t’interroger sur les sous-entendus de l’affirmation « la société est composée d’individus » et examiner sérieusement les problèmes posés : par exemple, cela ne nous conduirait-il pas à réduire tout phénomène social à des comportements individuels ? La société ne possède-t-elle pas une réalité propre à partir de laquelle se définissent les individus ? Voir le débat individualisme contre holisme en sociologie.