Analyse du sujet C’est une question ouverte : la tentation peut être grande de faire une simple liste de « ce que l’on peut ou ne peut pas connaître ». L’important ici est de bien conserver une perspective problématisée et une réflexion où des thèses bien distinctes sont exposées. Sans confondre cela avec le problème posé, tu devras donc t’interroger sur les différents moyens mis à notre disposition pour connaître autrui, et évaluer leur réelle efficacité : lorsque l’on « comprend » quelqu’un, que l’on empathise, que l’on « se met à sa place », sait-on vraiment ce qu’il endure ? Dans un registre plus strict, plus scientifique, qu’est-ce que des sciences comme la psychanalyse ou la psychologie savent de l’autre ? Ne sont-elles pas réduites à ne connaître que ce qu’autrui possède en commun avec les autres hommes ?
Pistes de problématisation Ainsi, le but est de trouver un « nœud » problématique, une tension de départ à laquelle les différentes parties répondront. Le fait qu’autrui n’est jamais entièrement accessible à notre perception, et que, par définition, il nous est impossible « d’être à la place » d’autrui au sens strict, peut sans doute te donner une piste.
Analyse du sujet Cette question recoupe la question d’autrui et celle de l’identité personnelle. Il est important de ne pas faire de cette question un jugement de valeur du type « les autres sont-ils une bonne/une mauvaise chose ? ». Tu dois rester concentré sur le fait d’« être soi-même », sensiblement différent du bonheur, du bien-être, de la justice, etc. Aux deux extrémités du spectre, tu peux t’interroger d’une part sur l’idéal de l’ermite, qui choisit de s’isoler de la société des hommes pour retrouver son authenticité et parfois communier avec Dieu. D’autre part, tu peux mettre en évidence la valeur du dialogue et du miroir que nous renvoie le regard d’autrui. Il est essentiel de ne jamais négliger ce que signifie dans chaque cas « être soi-même » : dans quelle situation peut-on vraiment dire que « l’on n’est pas soi-même » ? Cette formule a-t-elle seulement un sens ?
Pistes de problématisation Ta problématique devra donc articuler la question de l’influence exacte qu’autrui peut avoir sur mon identité, et les conditions dans lesquelles l’expression « ne pas être soi-même » peut rigoureusement s’appliquer. Autrui a-t-il seulement le pouvoir de m’empêcher d’être moi-même ? Et que signifie que je puisse « plus » ou « moins » être moi-même ?