Théorème : Soit λ un réel strictement positif. Soit X une variable aléatoire suivant la loi exponentielle de paramètre λ.
E(X)=λ1
Démonstration :
Hypothèses et objectif
Soit λ un réel strictement positif.
Soit X une variable aléatoire suivant la loi exponentielle de paramètre λ.
On définit l’espérance de X de la manière suivante :
E(X)=limx→+∞∫0xt×λe−λtdt On veut montrer qu’alors, E(X)=λ1. Il s’agit donc de calculer l’intégrale ci-dessus, puis d’en déterminer la limite quand x tend vers +∞.
Recherche d’une primitive
On pourra se référer à l’exercice 2 de la rubrique A savoir refaire, du chapitre 6 sur l’intégration qui explique comment trouver une primitive de la fonction définie sur R par : f(t)=tet.
Cet exercice nous donnait pour primitive de f la fonction définie sur R par F(x)=tet−et.
On cherche ici une primitive de la fonction définie sur [0;+∞[par:g(t)=λte−λt.
A un facteur −λ près, on retrouve quasiment f.
Prenons donc G(t)=−λte−λt−e−λt et calculons sa dérivée.
Pour tout t∈[0;+∞[, on a :
G′(t)=λ2e−λt−λe−λt+λe−λt
G′(t)=λ2te−λt=λg(t)
On ne retombe pas sur g(t), mais sur λg(t), prenons donc λG(t) pour primitive, et testons à nouveau.
Pour tout t∈[0;+∞[, on a : G(t)=−te−λt−λ1e−λt G′(t)=λte−λt−e−λt+e−λt G′(t)=λte−λt=g(t)
On a donc trouvé une primitive convenable pour calculer l’intégrale.
Remarque : si tu te souviens de l’expression de G(t) tu peux la donner directement et simplement vérifier que sa dérivée est bien g(t).
À ce stade, on a donc : E(X)=limx→+∞−xe−λx−λ1e−λx+λ1 Or,
limx→+∞−xe−λx=limX→−∞λ1XeX=0 d’après les résultats de cours sur la croissance comparée (voir leçon sur la fonction exponentielle)
limx→+∞−λ1e−λx=0
Donc on trouve bien : E(X)=0+0+λ1=λ1
On a prouvé que l’espérance d’une variable aléatoire suivant une loi exponentielle de paramètre λ vaut λ1.
uα et loi normale centrée réduite
Théorème Soit X une variable aléatoire suivant la loi normale centrée réduite N(0,1). Soit α∈]0,1[.
Il existe un unique réel positif uα tel que P(−uα≤X≤uα)=1−α.
Démonstration (exigible)
Hypothèses et stratégie
X est une variable aléatoire suivant la loi normale centrée réduite N(0,1).
α est un réel de ]0,1[.
Posons g la fonction définie sur [0;+∞[ par :
g(t)=P(−t≤X≤t)
On veut prouver qu’il existe un unique uα dans [0;+∞[ tel que g(uα)=1−α. On parle d’unique antécédent d’une image donnée, ces notions doivent te faire penser immédiatement au théorème des valeurs intermédiaires. Pour pouvoir utiliser celui-ci, il nous faut prouver que notre fonction g est strictement monotone sur [0;+∞[ et que ses images comprennent bien ]0;1[, segment auquel appartient 1−α.
Etude de g
Comme X suit la loi N(0,1), on a, pour tout t de [0;+∞[, g(t)=∫−ttf(x)dx avec f définie sur R par f(x)=2π1×e−2x2.
On sait que f est paire, donc l’aire sous la courbe à gauche de l’axe des ordonnées est égale à l’aire sous la courbe à droite de celui-ci, et on peut donc écrire :
g(t)=2∫0tf(x)dx
On reconnaît alors l’expression de la primitive de f s’annulant en 0 (voir la leçon sur l’intégration).
On en déduit que, pour tout t de [0;+∞[, g′(t)=2f(t)
Or, f étant la densité de la loi N(0,1), f est strictement positive sur [0;+∞[ (souviens-toi de sa représentation graphique).
Donc, pour tout t de [0;+∞[, g′(t)>0
Donc g est strictement croissante sur [0;+∞[.
De plus, g(0)=2∫00f(x)dx=0.
Et d’autre part, limt→+∞g(t)=limt→+∞∫−ttf(x)dx correspond à toute l’aire sous la courbe de f sur R. Or, f est une densité de probabilité, donc cette aire vaut par définition 1. Donc limt→+∞g(t)=1.
Application du théorème des valeurs intermédiaires
On a prouvé que :
g est continue sur [0;+∞[ ;
g est strictement monotone sur [0;+∞[ ;
ses images balayaient l’intervalle [0;1[.
On peut donc appliquer le théorème des valeurs intermédiaires, qui affirme que, quelque soit le réel λ∈[0;1[, il existe un unique réel uλ∈[0;+∞[ tel que g(uλ)=λ.
Conclusion
Or, 0<α<1⇒−1<−α<0 ⇒0<1−α<1. Donc 1−α∈[0;1[ et donc il existe un unique réel uα appartenant à [0;+∞[ tel que g(uα)=1−α.