1Un monde sous gouvernance américaine de 1944 à 1971
A) Un nouveau système monétaire international favorable aux États-Unis
un contexte favorable au leadership américain
des économies dévastées par la Seconde Guerre mondiale (Europe, Japon)
les États-Unis détiennent les ⅔ du stock d’or mondial, sont la première industrie du monde
les États-Unis peuvent à la fois favoriser la reconstruction, défendre leurs intérêts économiques, imposer leur hégémonie commerciale et limiter l’expansion communiste
accords de Bretton Woods en juillet 1944 :
le dollar, monnaie de référence et garant de la stabilité monétaire internationale : seule monnaie convertible en or, les autres monnaies doivent fixer leur cours sur celui de la devise américaine
naissance des deux premières institutions de régulation : le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale
B) Les accords du GATT et les progrès du libre-échange
de nouvelles règles internationales avec la signature du GATT (General agreement on tariffs and trade) en 1947 : démarche multilatérale,rencontres périodiques (les rounds), interdiction du dumping, règlement des différends à l’amiable
hausse du libre-échange : réduction importante des droits de douane (40 % en 1947, 10 % en 1967)
effets vertueux : croissance des Trente glorieuses, progrès de productivité, hausse du pouvoir d’achat et de la consommation
effets négatifs : concurrence exacerbée, pollution, creusement des inégalités, saturation progressive des marchés
les limites de la coopération internationale : pour l'URSS, les accords de 1944 sont au service de l’impérialisme américain, les pays communistes refusent toute participation
Transition : à la fin de la guerre, un nouveau système monétaire international se met en place sous l'égide des États-Unis. Les nouvelles institutions internationales permettent une forte croissance.
2La gouvernance économique mondiale après la fin du système de Bretton Woods
A) Les difficultés américaines et la fin du système de Bretton Woods
à la fin des années 1960, le dollar ne peut plus soutenir la croissance des échanges internationaux : énorme inflation, balance des paiements déficitaire, concurrence européenne et japonaise
Nixon annonce en 1971 la fin de la convertibilité du dollar en or : les taux de change deviennent alors flottants
B) La libéralisation face aux crises
chocs pétroliers de 1973 et 1979 : récession économique profonde dans les années 1970
les principales puissances économiques mondiales (États-Unis, Japon, France, Royaume-uni, Italie, RFA) créent le G6 à la suite du premier choc pétrolier
le G6 en 1975 : États-Unis, Japon, France, Royaume-uni, Italie, RFA
le G7 en 1976 : G6 + Canada
le G8 en 1998 : G7 + Fédération de Russie
la libéralisation des marchés
libéralisation des marchés financiers depuis les années 1980 : naissance d'un marché mondial de capitaux
la dérégulation financière encourage la libre circulation des capitaux et soutient la croissance des échanges et des IDE
encadrer et réguler le commerce international : du GATT de 1947 (réduction des barrières douanières) à l’OMC (faciliter les échanges mondiaux) en 1995
C) Les difficultés des pays en développement
l’opposition des pays du « Tiers-Monde », qui militent pour un « nouvel ordre économique mondial »
en 1960, création de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) : volonté des pays pétroliers de peser sur les prix de l’énergie, indispensable au commerce
formation en 1964 à l’ONU du groupe des 77
un endettement croissant des pays du Sud : le FMI et la Banque mondiale leur accorde une aide financière en échange d'une politique de rigueur (ajustement structurel) qui aggrave la pauvreté
Transition : la crise des années 1970 remet en cause la gouvernance économique mondiale. La libéralisation est présentée comme une réponse à cette crise.
3Une gouvernance économique mondiale critiquée
A) Résoudre les crises du capitalisme
succession de crises économiques : crise mexicaine de 1994, crise asiatique de 1997, éclatement de la bulle Internet de 2000, crise des subprimes de 2007, crise bancaire et des dettes souveraines de 2008
la coopération dans la résolution des crises : conférences et sommets ; ouverture aux pays émergents avec la création du G20 pour tenir compte de l'ascension des pays émergents
la prévention des crises : éviter les spéculations financières
B) Une gouvernance efficace ?
un concept flou, des réalisations modestes : incapacité de la gouvernance économique mondiale à empêcher les crises financières
une « diplomatie de connivence » entre les grandes puissances, dénoncée par les pays émergents qui défendent leurs intérêts propres
rôle croissant des organisations régionales et retour des acteurs traditionnels : face à la crise, en 2007, les États forment des plans de sauvetage des banques, en mettant le modèle néolibéral de côté
les nouveaux défis du développement durable : nécessité de prise en compte de la question environnementale par la gouvernance économique mondiale
C) Une gouvernance néolibérale ?
une gouvernance promue par les milieux néolibéraux et le forum de Davos, qui visent la libéralisation des échanges et la suppression des barrières tarifaires et douanières
une gouvernance contestée par les altermondialistes qui militent pour des régulations étatiques, et dénoncent les conséquences sociales et environnementales des politiques libérales : Forum social mondial
réformes nécessaires à la suite de la crise de 2007 : séparer les opérations de crédit et d’investissement au sein des banques, limiter la portée des paradis fiscaux, etc.
Bilan : après une période de libéralisation de l’économie mondiale et depuis les crises des années 2000, la gouvernance économique mondiale est de plus en plus critiquée. Les États prennent conscience de la nécessité de réguler davantage l’économie mondiale.