Une puissance hégémonique :hyperpuissance et domination mondiale sur tous les plans (20 % du PIB mondial en 1992) + extension de son influence avec la chute de l'URSS ⇒ objectif = diffusion du modèle démocratique : intégration à l’OTAN des anciens pays de l’Est, arrêt du soutien aux dictatures anticommunistes en Amérique du Sud.
Les gendarmes du monde : George H. W. Bush appelle de ses vœux un « nouvel ordre mondial » garanti par les États-Unis ⇒ plusieurs succès militaires (ex : guerre du Golfe opposant l'Irak à une coalition de 35 États dirigée par les États-Unis, à la suite de l'invasion et l'annexion du Koweït par l'Irak) et diplomatiques (ex : accords d’Oslo entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, signés à la Maison-Blanche en présence de Bill Clinton).
2
Une nouvelle communauté internationale
Une gouvernance mondiale en construction
:
fin de la Guerre froide ⇒ rôle croissant de l’ONU : promotion multilatéralisme et dialogue mondial ⇒ nombreuses résolutions + droit d’ingérence humanitaire pour justifier les interventions des casques bleus ;
structuration de l’économie mondiale face à la mondialisation : création de l'OMC + rassemblement des pays en blocs régionaux pour mieux s'affirmer dans cette économie mondialisée (UE, ALENA, MERCOSUR, ASEAN)
;
naissance d’une gouvernance climatique : organisation d'un Sommet de la Terre à Rio par les États membres de l'ONU pour réduire les gaz à effet de serre ⇒ protocole de Kyoto.
Face aux crises, la communauté internationale met en place :
sanctions contre les pays ne respectant pas les droits de l’homme ⇒ ex : fin de l’Apartheid en Afrique du Sud grâce à l'action de l'ANC (Nelson Mandela) mais aussi à l’embargo économique international déclaré par l'ONU ;
Tribunaux pénaux internationaux pour juger les crimes de masse au Rwanda et en ex-Yougoslavie ⇒ rôle essentiel de la procureure Carla del Ponte ;
la Cour pénale internationale (institution permanente) ⇒ soutient le discours du nouvel ordre mondial et l’espoir d’une paix mondiale durable. Mais refus de la reconnaissance de sa juridication par États-Unis, Israël, Russie, Iran.
Déficience du dialogue et de la coopération mondiaux : remise en cause du multilatéralisme avec la Reapolitik ⇒ ex : violations des droits de l’homme en Tchétchénie (intervention militaire russe) mais pas d’opposition internationale.
B
Anciennes tensions, nouveaux conflits
1
L’échec du « nouvel ordre mondial »
Retour des crimes de masse :
guerres en ex-Yougoslavie : effondrement de l'URSS ⇒ éclatement de la Yougoslavie en plusieurs républiques ⇒ proclamations d'indépendance (Serbie, Bosnie-Herzégovine,
Slovénie, etc.) refusées par la Serbie ⇒ invasion de la Bosnie par les Serbes ⇒ épuration ethnique contre les Bosniaques musulmans. Résolution du conflit : intervention de l’OTAN ⇒ accords de Dayton ;
génocide rwandais : effets du colonialisme européenn au XXe siècle = construction d’une opposition raciale Hutu (inférieurs) // Tutsi (supérieurs). Or indépendance + exode Tutsi (début 1960) = animosité grandissante ⇒ guerre civile (1990) + attentat contre le président rwandais hutu (Juvénal Habyarimana) en 1994 ⇒ début du génocide.
Persistance de conflits anciens :
guerre en Tchétchénie : chute de l'URSS ⇒ proclamation d'indépendance du peuple tchétchène // la Russie veut conserver ce territoire ⇒ opérations militaires et bombardements russes // guérilla tchétchène : guerre asymétrique ;
nombreuses guerres civiles en Afrique : rébellion Touareg au Niger, guerre en Éthiopie et en République démocratique du Congo ;
reprise du conflit israélo-palestinien : paix non acceptée par les extrémistes juifs ⇒ assassinat du Premier ministre israélien (Yitzhak Rabin) ⇒ retour de la violence (Intifada, construction d'un mur en Cisjordanie) : échec des accords d’Oslo.
2
Le tournant du 11 septembre 2001
Les États-Unis en guerre contre le terrorisme : attentats du 11 septembre (revendiqués par Oussama ben Laden, chef d'al-Qaïda) ⇒ vision binaire et néoconservatrice du monde défendue par G.W. Bush : projet de croisade la démocratie américaine contre les « États voyous » ⇒ « guerre mondiale contre le terrorisme » en Afghanistan (contre les talibans) puis en Irak (« guerre préventive » pour renverser le régime de Saddam Hussein, soupçonné de détenir des armes de destruction massive).
Les limites de cette politique :
dénonciation de l’unilatéralisme : intervention en Irak sans mandat de l'ONU (rejet du concept de guerre préventive + risque de déstabiliation de la région) ;
scandale de la torture : la presse accuse les États-Unis de torturer des suspects de terrorisme dans des prisons secrètes de la CIA ;
échec du state-building ⇒ retour des talibans en Afghanistan après retrait des troupes états-uniennes + guerre civile en Irak entre chiites et sunnites : région très instable.
C
Les recompositions d’un monde multipolaire
1
Une redistribution de la puissance
Remise en question de l’hégémonie américaine :montée en puissance de la Chine de Xi Jinping, renouveau de la puissance Russe de Vladimir Poutine, concurrence (faible) de l'Union européenne ⇒ depuis lʼélection de Donald Trump en 2016, politique d'unilatéralisme et de protectionnisme.
Nouvelles alliances :
rapprochement des puissances russes et chinoises : création de l'Organisation de coopération de Shanghai (coopération économique, sécuritaire et militaire) + veto commun contre plusieurs initiatives de la France ou des États-Unis à l'ONU ;
affirmation des pays en développement : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS) décident de s'allier pour peser sur la scène internationale ⇒ création de la Nouvelle Banque de développement comme alternative au FMI et à la Banque mondiale ;
ouverture de la Chine à l’Europe : projet des Nouvelles routes de la soie (relier les deux régions par des traités commerciaux + infrastructures de transport).
2
Un monde incertain
Une gouvernance mondiale inachevée :crise de l’OMC et de sa logique multilatérale (contournée par le G20 et les traités commerciaux bilatéraux), difficultés de la gouvernance climatique (ex : retrait des États-Unis des accords de Paris), ONU paralysée par le veto récurrent des membres du Conseil de sécurité.
La multiplication des menaces et des foyers de conflits :
arc des crises au Moyen-Orient : conflit israélo-palestinien, printemps arabe ayant entraîné des guerres civiles en Libye et en Syrie, mise en place d'un État islamique par Daech en Irak/Syrie ⇒ nombreux réfugiés qui fuient les violences, crise migratoire ;
retour de la menace nucléaire : la Corée du Nord reprend son programme nucléaire, l'Iran affirme enrichir son uranium ⇒ crainte d'une prolifération ;
nouvelles menaces : attaques pirates dans les détroits par où passe le pétrole, cyberguerres, guerres commerciales, pandémie.
Testez-vous !
1
Quels sont les pays qui composent « lʼaxe du mal » selon George W. Bush ?
2
Quelles sont les principales causes des « printemps arabes » ?